La vibrante Chichicastenango
Le cœur de la ville est bondé de touristes qui sillonnent les allées labyrinthiques du marché. Je ne m’arrête pas maintenant, car tout ce qui m’intéresse après des heures de routes sinueuses (et les maux de cœur !) est de fuir la foule et de marcher le plus longtemps possible pour voir l’horizon. Je cherche une montagne à grimper.
Un des points d’intérêt de Chichicastenango, outre son fabuleux marché, est la colline Pascual Abaj. À son sommet se trouve un centre cérémoniel, plusieurs fois centenaire, en l’honneur du dieu maya de la terre Huyup Tak’ah. Je croise des habitants de la région et quelques touristes par le sentier accidenté. Les mélèzes, les grands pins et les feuillus me rappellent la flore du Québec. On est loin de l’atmosphère de la côte Pacifique avec ses palmiers et je me sens presque dans un parc de la SEPAQ. Mais pour quelques secondes seulement, car une odeur de fumée devient omniprésente. Au sommet, trois hommes brûlent des offrandes sur une pierre centrale.
Diaporama (gauche-droite !)
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Ils acceptent sans broncher que je m’approche et c’est tout en retenu que je les observe un bon moment, tourner autour de la pierre et prier. Bien emboucanée, je m’éloigne pour redescendre. Au loin, un cimetière coloré, tel que j’en ai vu un peu partout dans les Hautes-Terres. Décidément, je suis loin de chez moi.
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La maison du shaman
Je franchi de nouveau l’arche fleurie d’une maison où un GROS détail accroche mon regard… DES MASQUES ! Accrochés sur les murs d’une pièce ouverte vers l’extérieur, ils m’envoutent et m’invitent à entrer.
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Le propriétaire des lieux est un shaman. Il m’explique que la collection ancienne provient de ses aïeuls qui lui ont appris le métier. « Euh pardon monsieur… Shaman et sculpteur de masques en même temps ? » Il me répond par l’affirmative et me montre une autre pièce, remplie de ceux qu’il a sculptés en pin blanc, un arbre que l’on retrouve en abondance dans la région. Il vend ceux-ci surtout aux touristes et aux collectionneurs.
Diaporama
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J’assaille mon interlocuteur de pourquoi et de comment, un peu plus que c’est permis. Comme les réponses servies généralement aux touristes sont brèves et convenues, je ne me contente pas de la première réponse et j’insiste par de nouvelles questions.
« Pourquoi ces masques sont-ils si petits ?
– Ils étaient portés par des enfants.
– D’où viennent les poils sur les masques ?
– Ce sont des poils de cheval, mais seulement pour les masques d’Espagnols.
– Pour quelles cérémonies étaient-ils portés ? »
Il m’explique alors que ce type de masque fait référence à la conquête espagnole, car ils servent à des cérémonies mettant en scène des toréadors et des taureaux. En l’occurrence, au Guatemala, c’est le taureau qui gagne la partie, ridiculisant son tortionnaire espagnol. « C’est bien beau les masques, mais il devait y avoir des costumes aussi ? » Cette fois-ci, pas de réponse mais un premier sourire. Le shaman m’invite à le suivre dans une autre section de la maison où il m’ouvre la porte de son atelier, rien de moins !
Diaporama
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Tandis qu’il façonne des masques, sa famille crée les costumes de cérémonie. Ensemble, ils confectionnent une cinquantaine de costumes par an, qu’ils louent ensuite pour des rituels. La location d’un costume de cérémonie pour une quinzaine de jours rapporte environ 1500 Qz ( le salaire d’un agriculteur des Hautes-Terres tourne autour de 133 Qz par semaine, soit 17 $US )
Patient, il me laisse photographier et examiner ses costumes. Il accepte même de poser un masque à la main, le regard fier. Si l’habit ne fait pas le moine, c’est le shaman qui les fait !